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Du 8 décembre 2024 au 8 mars 2025, Les connecteurs​, la structure des liens

maison ——— galerie Françoise Besson, 10 rue de Crimée, 69001 Lyon​​

Les connecteurs

La structure des liens

Dans l’architecture intime et spectaculaire de la maison de la galeriste Françoise Besson, je présente un extrait de mes archives. Près de 30 œuvres — dessins et sculptures —, réalisées au cours des dix dernières années, dialoguent avec les lignes de Gilles Perraudin et le quotidien de la galeriste. Cette exposition, enclose dans la maison attenante à la grande galerie, offre un espace de réflexion, un interlude destiné à amorcer la co-construction et la maturation de l’exposition à venir, prévue dans la grande galerie en mai 2025.

 

Autour de la table familiale, dans l’atmosphère chaleureuse et singulière d’un huis clos, six rendez-vous thématiques seront proposés. Ces rencontres s’ancreront dans le réel — la maison de Françoise Besson, dans mes recherches actuelles (les connecteurs, le cône), dans nos inspirations fondatrices (Fernand Pouillon, la trigonométrie, la linguistique) ainsi que dans les perspectives à venir (station poétique, enregistrements).

 

L’intangible résultat de ces échanges collectifs formera le cœur et l’ossature de l’exposition Les Connecteurs. Ce projet tend à mettre en lumière la qualité des liens humains qui président à la fabrication de formes et cherche à révéler la structure profonde des accorrds qui nous lient.​​

11 janvier 2025

 

La maison, son architecture 

 

Lecture d’un entretien, exploration de la génèse de la maison-galerie, visite architecturale.

18 janvier 2025

 

La vision architecturale, un champ de connexions

 

Carte blanche à Catherine Sayen, urbaniste et spécialise de l'œuvre de Fernand Pouillon.​

8 février 2025

 

Les connecteurs, structure des liens

 

Discussion sur la notion de connecteur, de ce qui relie tant dans la sémiologie que dans la mécanique et dans la construction ; présentation des œuvres associées.

15 février 2025

 

Studio d’enregistrement poétique

 

Enregistrement des voix des participants pour une future installation sonore.

22 février 2025

 

La révolution du triangle

 

Réflexions plastiques, écologiques et symboliques autour du cône.

8 mars 2025

 

La fin, le point, l’attente du recommencement

 

Bilan et projection des expositions à venir à Lyon, Marseille et Sofia.

Premier rendez-vous :

La maison, son architecture

 

samedi 11 janvier 2025 à 14h

 

L’architecture des liens : révéler, habiter, transmettre

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Dans l’architecture intime et monumentale de la maison-galerie de Françoise Besson — conçue par Gilles Perraudin — se déploie une réflexion sur la structure des liens : entre l’art et l’espace, l’intime et le public. Cette maison, pensée comme une sculpture habitée, devient un point de départ pour interroger la manière dont l’architecture révèle et relie.

Première proposition des six rendez-vous organisés dans le cadre de l’exposition Les Connecteurs, cette discussion explore l’idée d’habiter comme geste fondateur à la croisée de la vie quotidienne, de la création artistique et de l’architecture. À travers la lecture d’un entretien réalisé avec Françoise Besson et une visite de sa maison, je proposerai une réflexion sur l’œuvre dans l’œuvre, où le projet architectural devient le connecteur essentiel d’une mémoire vivante et collective. Cette étape initie un dialogue sur les thèmes qui irrigueront les prochains rendez-vous : mémoire des formes et des lieux (notamment via Catherine Sayen, Fernand Pouillon et l’Algérie), matérialité et assemblages, et exploration des liens humains par un dispositif artistique. Ces réflexions construiront progressivement Les Connecteurs, une exposition conçue comme une cartographie des relations invisibles qui nous unissent.

RENDEZ-VOUS UN
Deuxième rendez-vous :

Fernand Pouillon,
carte blanche à Catherine Sayen

 

samedi 18 janvier 2025 à 14h

 

La vision architecturale, un champ de connexions

Cette conférence explore les principes de la pensée architecturale de Fernand Pouillon, où seul l’enchaînement visionnaire des formes précède la possibilité d’existence de l’œuvre, reliant temps, espace et matière dans une dynamique de connexions.

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À la lumière des cheminements visionnaires empruntés par le bâtisseur de l’abbaye cistercienne du Thoronet dans le Var, l’architecte Fernand Pouillon a pensé l’exercice de son métier au moyen d’une logique première mêlant arithmétique et géométrie. Cet espace-temps préalable au dessin, en établissant « des relations entre les parties de l’édifice et le tout »*, aboutit à des œuvres architecturales à la virtuosité accomplie.

Le processus est d’une grande simplicité, cependant il est intimement connecté à d’autres éléments et d’autres connaissances. La conférence proposera de dévoiler comment Fernand Pouillon s’est inscrit dans cette tradition tout en développant une approche personnelle unique. Catherine Sayen expliquera également comment, dans le cadre de la progression rigoureuse imposée par la discipline architecturale, ces connexions se structurent et s'entrelacent pour participer à l'émergence d'une œuvre bâtie.

* Jean Mignot architecte sur le chantier de la cathédrale de Milan en 1399-1401, et Jacopo Barozzi da Vignole au XVIe siècle

 

Texte : Catherine Sayen

RENDEZ-VOUS DEUX
Troisième rendez-vous :

Les connecteurs

 

samedi 8 février 2025 à 14h

 

Rhizomes, alliances et structures en devenir

« Un rhizome ne commence et ne finit pas, il est toujours au milieu, entre les choses, inter-être, intermezzo. L’arbre est filiation, mais le rhizome est alliance, uniquement alliance. L’arbre impose le verbe "être", mais le rhizome a pour tissu la conjonction "et... et... et..." […] Ce qui compte, c’est ce qui passe entre les choses, entre les mots, entre les éléments, ce qui les connecte et qui leur permet de fonctionner ensemble. » *

Partant de cette réflexion, la conversation qui s’établira lors de ce troisième rendez-vous se focalisera sur les notions de connexion et d’assemblage. En tension entre la technique et l’intuition, la résilience des matériaux ouvre un dialogue avec les formes élémentaires qui en découlent. Jusque là abordées de façon plastiques, ces interrogations seront posées sur table et feront l’objet d’un échange avec les participants. Matière première potentielle de l’exposition à venir en mai dans la grande galerie, j’appuierai ces échanges par la mise à disposition d’une documentation préalablement travaillée. Le connecteur permet la combinatoire, articulation essentielle, d’un espace où les formes se rencontrent, s’inventent et se transforment.

* Gilles Deleuze, Félix Guattari, mille plateaux

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© Berteau Armand, 1922, Evolution des rhizomes sur jeunes pieds de riz sauvage, Gallica, Bnf

Quatrième rendez-vous :

Station d'enregistrement poétique

 

samedi 15 février 2025 à 14h

 

Polylogue

Dans le cadre de l’exposition La structure des liens : Les Connecteurs, Barbara Carnevale poursuit sa recherche sur la voix comme matériau plastique et mémoire en transformation. Cette exploration sonore s'inscrit dans la continuité de deux précédents dispositifs :

Ceci est ma mémoire (2021) : un cube de verre renfermant un enregistrement en boucle de la voix de l’artiste énonçant "Ceci est ma mémoire.". Ce dispositif, conçu pour s’épuiser, confrontait la permanence matérielle à l’évanescence du son et du souvenir. La performance vocale du système a duré 3 jours, elle est désormais disséminée dans les mémoires et les récits de ses auditeurs. De l’humain à la machine, à l’humain.

La continuation de l’existence (2022) : une collecte de témoignages sur les souhaits ultimes en terme de destination des corps, d’espace et de mobilier après la mort. La restitution diffusée de manière diffractée brouillait la sémantique et créait alors  un voile de pudeur sur les témoignages.

Le rendez-vous du 15 février prolonge cette réflexion, en explorant la dissolution du langage dans la voix brute, entre présence et disparition.

Lors de cette rencontre j’explorerai la voix collectée comme matériau, détaché du langage et de sa signification immédiate. Compter, pour parler sans dire et réduire le langage à une émission sonore où seuls subsistent timbre, souffle et rythme. Ce dépouillement volontaire interroge la frontière entre le verbal et le non-verbal, entre la parole et la présence.

Ce geste s’inscrit dans une réflexion plus large sur la voix en tant que flux et intensité, dans la lignée des recherches de Julia Kristeva sur le chora – ce stade pré-langagier où le son précède le sens – ou encore des approches de Deleuze et Guattari sur la modulation du langage en matière vibrante.

D’un point de vue plastique, ce recueil sonore s’apparente à une sculpture à venir : chaque enregistrement devient fragment d’un ensemble plus vaste. Un brouillard de voix superposées qui sera mis en espace lors de ma prochaine exposition en mai, à la grande galerie. Ce procédé rappelle les expérimentations sonores d’Alvin Lucier (I Am Sitting in a Room) ou de Steve Reich (Come Out), où la répétition et l’accumulation transforment la perception de la voix et de sa texture.

            En comptant, le langage se dissout.

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